Légalisation de la marijuana : quelle sera l’incidence sur votre pratique?

Spring 2021

Conseils du spécialiste en pratique du CMTO

 

En 2017, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de modifier la loi afin de changer les définitions concernant les utilisations légales des produits du cannabis, notamment la marijuana. Les changements à venir devraient entrer en vigueur cet été. Nous avons reçu un certain nombre de questions à l’Ordre et nous aimerions vous transmettre les conseils suivants :

L’utilisation de toute drogue ou substance, qu’elle soit prescrite, en vente libre ou récréative[1], a les mêmes implications et considérations dans la prestation de services de massothérapie.

Veuillez consulter ci-dessous les deux questions fréquemment posées que nous avons reçues à ce sujet.

  1. Que devraient faire les massothérapeutes si un client demande un traitement de massothérapie et qu’il présente des signes d’intoxication, ou qu’il affirme avoir récemment utilisé un médicament d’ordonnance ou une substance récréative?

Les normes de pratique du CMTO fournissent d’importants conseils pour vous aider dans la prestation de soins sécuritaires et efficaces. Elles vous encouragent à questionner le client afin de discuter des objectifs du traitement et des antécédents en matière de santé, d’obtenir son consentement éclairé, et d’effectuer les évaluations et les réévaluations pour établir si la massothérapie constitue une option sécuritaire et convenable.

La Loi de 1996 sur le consentement aux soins de santé stipule qu’un consentement éclairé ne peut être obtenu que si le client a la capacité mentale pour le faire. Certaines drogues et substances, notamment l’alcool, les médicaments d’ordonnance, les drogues récréatives et les remèdes à base de plantes, peuvent avoir une incidence sur la capacité du client à fournir un consentement approprié. Voici comment les clients peuvent démontrer leur capacité à fournir leur consentement :

  • Le client peut-il comprendre les risques possibles et les bienfaits associés au traitement ou à l’absence de traitement?
  • Le client est-il en mesure de bien répondre aux questions que vous lui posez?

Dans le cas où la capacité du client à fournir son consentement est incertaine, il convient d’assumer que le consentement éclairé ne peut être obtenu et que le traitement ne doit pas être administré.

D’autres facteurs doivent être pris en compte, comme les effets indésirables de l’alcool, des médicaments d’ordonnance ou des substances récréatives sur la capacité mentale ou physique du client à bien percevoir la douleur et la pression, ainsi qu’à tolérer le traitement et à se rétablir par la suite. Dans certains cas, si possible, les massothérapeutes doivent ajuster leur traitement et leur évaluation afin de réduire les risques potentiels.

  1. Si un massothérapeute détient une ordonnance médicale pour utiliser personnellement des produits du cannabis afin de traiter un problème médical, peut-il continuer d’utiliser les produits au besoin une fois que le cannabis médical deviendra une « drogue ou substance récréative »?

Selon la partie VIII de la Loi de 1991 sur les massothérapeutes, on considère comme un acte d’inconduite professionnelle le fait que des membres inscrits exercent leur profession lorsque leurs capacités sont affaiblies. Cette ligne directrice prévue par la loi s’applique à toutes les circonstances où un massothérapeute doit prendre un médicament d’ordonnance ou décide d’utiliser ou d’ingérer des substances récréatives.

Avant d’utiliser toute substance, vous devriez tenir compte de tous les effets indésirables pour savoir si ceux-ci risquent de compromettre votre capacité à fournir des soins sécuritaires et efficaces. Si la substance affecte la communication, le jugement professionnel ou la capacité de prendre des décisions, alors vous devriez éviter de pratiquer la massothérapie lorsque vous utilisez le médicament ou la substance, ou lorsque vous en ressentez ses effets. Pour en apprendre davantage au sujet des effets potentiels de l’alcool, des médicaments d’ordonnance ou des substances récréatives, veuillez discuter de la question avec votre fournisseur de soins primaires.

Pour toute question concernant les changements qui seront apportés à la loi et leur incidence sur la profession de massothérapeute, veuillez écrire à notre spécialiste en pratique à practicespecialist@cmto.com.

[1] Les substances récréatives comprennent l’alcool et les substances illégales et légales non prescrites pour régler un problème d’ordre médical. Elles peuvent être ingérées, injectées, absorbées ou inhalées.

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